Vous venez d’arriver au Canada pour vous établir au Québec et vous cherchez à obtenir un médecin de famille. Comprendre les subtilités d’un nouveau système de santé n’est pas toujours chose facile ; cet article saura vous éclairer sur les différentes marches à suivre pour obtenir des soins de santé au Québec, de l’admissibilité à l’assurance maladie jusqu’à l’affiliation à un médecin de famille.
L’assurance maladie publique pour les immigrants et les réfugiés
L’ensemble des provinces et territoires du Canada accorde le statut de résidents permanents aux immigrants à leur arrivée ainsi qu’une couverture d’assurance maladie qui leur permet de consulter un médecin de famille sans frais. Toutefois, l’Ontario, la Colombie-Britannique, le Manitoba et le Québec imposent une attente qui peut atteindre 3 mois avant de rendre ces résidents admissibles à une assurance maladie publique pour les soins d’un médecin de famille. Durant cette période, communément appelée « période de carence », puisque les immigrants ne sont pas couverts par l’assurance provinciale, il est préférable de souscrire à une assurance privée.
Il existe toutefois une exception pour certains pays qui ont signé des protocoles d’entente en matière de protection sociale avec le Québec. Ainsi, les résidents des pays suivants n’ont pas à prendre une assurance privée lors d’une installation au Québec pour consulter un médecin de famille gratuitement : Belgique, France, Danemark, Suède, Grèce, Finlande, Norvège, Luxembourg et Portugal. Ainsi, dès leur arrivée, les résidents de ces pays doivent se présenter à la RAMQ (Régie de l’assurance maladie du Québec), munis d’une preuve de leur assurance dans leur pays d’origine afin de se procurer la carte d’assurance maladie du Québec, aussi appelée carte soleil.
Les réfugiés et demandeurs du statut de réfugié peuvent être admissibles à une couverture en vertu du Programme fédéral de santé intérimaire et avoir accès à un médecin de famille sans frais: les réfugiés obtiennent leur statut de résidents permanents à leur arrivée au Canada et sont admissibles à la couverture de santé provinciale ou territoriale. Dans le cas où une période de carence serait à prévoir, les personnes réfugiées sont admissibles à une couverture pour soins de santé limitée qui sera temporairement gratuite par l’entremise du Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI).
Quant aux demandeurs de statut de réfugié, ils sont admissibles à la couverture du PFSI, mais ne sont pas admissibles à l’assurance maladie provinciale ou territoriale habituelle. Certaines provinces offrent une couverture provisoire, dans le cas où cela ne s’applique pas à votre territoire, il est préférable de souscrire à une assurance privée.
L’assurance maladie publique pour les séjours temporaires
Similairement aux résidents permanents, les résidents temporaires sont également admissibles à l’assurance maladie du Québec et peuvent ainsi consulter un médecin de famille sans frais. Les travailleurs temporaires, les personnes ayant reçu une bourse d’études (ou de stage) dans le cadre d’un programme officiel du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, ainsi que les conjoints les personnes à charge accompagnant le travailleur ou le boursier, ont droit à la couverture du régime.
Ne sont pas admissibles :
- Les touristes.
- Les enfants nés de parents qui se trouvent au Québec en tant que touristes.
- Les étudiants provenant de pays qui n’ont pas conclu d’entente de sécurité sociale avec le Québec
Pour les cas mentionnés plus haut, la façon la plus simple et rapide pour consulter un médecin est de faire affaire avec une clinique privée.
Ce qui est couvert par la RAMQ lorsque l’on est assuré
Le programme de service médical est universel, ce qui signifie qu’il est destiné à toutes les personnes couvertes par le régime d’assurance maladie. Pour en bénéficier, seule une carte d’assurance maladie valide est nécessaire.
Les services médicaux assurés sont ceux qui sont jugés nécessaires d’un point de vue médical et rendus par un médecin de famille (appelé aussi omnipraticien) ou par un médecin spécialiste.
Après avoir souscrit à l’assurance médicale publique, comment avoir accès à un médecin de famille ?
Pour avoir accès à un médecin de famille qui accepte de nouveaux patients, il faut s’inscrire sur la liste d’attente, soit en ligne via le guichet d’accès à un médecin de famille (GAMF) ou par téléphone en communiquant avec le guichet d’accès pour la clientèle orpheline (GACO) du territoire correspondant.
Les conditions d’admissibilité à l’inscription à la GAMF sont les suivantes :
- Avoir une carte d’assurance maladie (carte soleil) valide
- Ne pas déjà être inscrit auprès d’un médecin de famille
- Avoir 14 ans et plus
- Être résidant du Québec
Suite à l’inscription sur la liste d’attente, la demande du patient sera évaluée et son état de santé déterminera la priorité de son dossier. Évaluer le délai d’attente n’est pas chose facile, car il varie selon la disponibilité des médecins de famille de chaque région ainsi que le nombre d’inscriptions sur la liste d’attente du territoire.
Soyez attentifs ! Le régime d’assurance maladie du Québec couvre tous les soins médicaux essentiels, mais pas les traitements particuliers. Avant toute consultation, il est donc important de vous assurer de la participation du médecin (ou du spécialiste) au régime d’assurance maladie du Québec (voir article).
Les alternatives possibles
Puisque les délais d’attente d’accès à un médecin de famille sont peu prévisibles, il est important de connaître les différentes alternatives en soins de santé qui vous sont offertes.
Les cliniques privées représentent l’alternative la plus simple et la plus efficace pour les patients qui ne sont pas couverts par une assurance publique. Il est possible d’y rencontrer un médecin très rapidement en cas d’urgence et d’y être suivi par un médecin de famille.
Sachez que les soins d’urgence sont une obligation juridique et éthique en vertu du code de déontologie de l’Association médicale canadienne et des lois provinciales et territoriales sur les hôpitaux. En outre, certains établissements de santé se sont dotés de protocoles internes afin de déterminer s’il faut offrir des soins non urgents aux personnes non assurées